Introduction
  Les Ponts
  Les Ponts Habités
  Projets du 3è Millénaire
  Le pont habité vers un élément de projet urbain ?
  Conclusion
  Bibliographie
 
  Vos commentaires

 
Projet du 3ème Millénaire
 

2] La démarche urbaine et commercial du projet londonien, un exemple à suivre pour l’avenir ?


2.1 ] Le fleuve, supports d’activités


Le projet, la conception d’un pont habité au-dessus de la Tamise, entre Temple Underground station sur la rive nord et le London Television Center sur la rive sud, contribue au débat sur la façon d’utiliser le fleuve en milieu urbain, sur l’accessibilité des quartiers de chaque rive et sur le plan urbain en général. Les sept cabinets d’architectes doivent fournir des plans détaillés de leur appréciation de ce style de construction, qui doit être composé d’un mélange d’habitations, de commerces et de lieux culturels. Exclusivement piéton, le pont doit répondre aux exigences du Port of London Authority concernant la navigation sur le fleuve, mais il doit surtout démontrer un avantage quant à sa relation avec la ville environnante.
L’utilité du pont doit être fondée, pour chaque rive. Il ne peut pas être un objet solitaire n’offrant simplement le franchissement du fleuve, il doit faire partie intégrale du plan urbain de la ville. Dans ce cas particulier, le pont doit fournir un passage connectant bâtiments et places importantes des rives sud et nord de la Tamise.
Même si il doit intégrer le plan urbain, il est aussi voué à redéfinir le contexte de ce plan, et prendre la ville dans son ensemble. Le projet doit certes relier grâce à un pont piéton une rive à l’autre, mais il doit être en même temps, une destination à part entière, une attraction en tant que pont habité.
Il doit donner l’impression d’être un passage vivant, un mélange d’habitations et de bureaux, de commerces et de restaurants, mais aussi de loisirs et d'enseignements. Ces services auront un effet profitable, le mélange et l’équilibre des usages étant souvent essentiel.
“On peut imaginer venir sur le pont de Somerset House Terrace, flâner dans les magasins et pourquoi pas s’arrêter prendre un café dans un bar offrant une vue merveilleuse de la Cathédrale Saint Paul et de la Maison du Parlement. Ensuite vous continueriez votre marche, visiteriez un musée dont l’exposition célèbre Londres et son fleuve. Vous viendriez peut-être le soir avec vos amis après le travail ou le dimanche matin pour prendre un brunch et rencontrer des gens sympas. Le pont est une invitation à rester et à traverser.“
Il y a biensûr des contraintes sur la forme et l’usage du pont et plus particulièrement sur la configuration des bâtiments. Non seulement le pont doit répondre aux exigences du Port of London Authority, mais plus important, il ne doit pas obstruer les vues sur Saint Paul Cathédral et la Maison du Parlement.
Mais en attirant les gens au centre du fleuve, ne crée-t-on pas une des plus belle et dramatique vue depuis le fleuve à Londres ?
Deux sujets cependant exigent un travail particulier :
Premièrement, il y a la manière dont les extrémités du pont vont être dessinées, pour rendre le pont accessible et “vivant“, ces points de contact doivent encourager le passage. Sur la rive nord, il y a le problème de hauteur du quai, de l’emplacement de la station de métro Temple Underground et de ses liens éventuels avec Somerset House Terrace. Au sud, le problème concerne le traitement de l’espace devant le London Television Center.
Deuxièmement, il y a la question de la morphologie des constructions sur le pont. Le pont pourrait casser toute règle conventionnelle et en conséquence créer un précédent. Ce n’est justifiable que dans le cas où, en plus de s’intégrer au paysage de Londres et de son territoire urbain, le pont serait en lui-même un chef d’œuvre d’architecture et d’ingénierie. Pas seulement un pont avec des magasins, mais une construction qui inspire. Ce pont ferait alors partie de la tradition des ponts habités, comme le London Bridge qui, au XIIIè siècle, contribua à l’épanouissement de la ville.
Pas de doute sur le challenge, les concepteurs devront répondre aux deux à la fois, à la tradition d’une part et à la célébration de Londres et de son fleuve, la Tamise, d’autre part.


2.2 ] Le financement d’un tel projet, rêve ou réalité ?


Le projet exige qu’il soit réalisable en auto-financement. Une société de consultants, KPMG, étudiera la viabilité des ponts proposés. Dans leur rapport, la société affirme qu'il n’y a pas de problèmes insurmontables à la construction du pont.
L’approche conventionnelle pour considérer un pont habité viable ou non est de s’intéresser premièrement à la faisabilité financière et physique d’un tel ouvrage : peut-il être construit, et où trouver l’argent pour son financement ? Mais ces questions peuvent être renversées. Premièrement, comment les gens vont utiliser ce pont, et quel genre d’expérience va-t-il apporter ? Deuxièmement, si le pont sort des planches à dessins, comment le construire, est-ce possible ? Enfin, troisièmement, une fois construit et utilisé, peut-il être rentable ?
En terme d’usage, la question pratique concernant la maintenance du pont et, en particulier, des espaces publics, se pose. Il existe des expériences comparables, comme les centres commerciaux, les zones d’activités tertiaires etc. Le coût d’une telle maintenance et des services fournis est normalement couvert par des charges demandées aux organismes occupant les bâtiments, il y a en plus un besoin croissant des occupants à coopérer. Une expérience de l’Association of Town Centre Management démontre que le partenariat entre le secteur public, le secteur privé, les élus, les commerçants et la population en général peut être un succès. Une autre contrainte est la nécessité au pont de posséder un accès pour les services publics comme les pompiers, les ambulances et les éboueurs.
Le rapport de KPMG conclu donc que ce schéma de financement “devrait certainement être viable“. Situé sur un site privilégié, les investisseurs n’auront pas besoin d’être persuadé très longtemps que le pont offre une grande valeur marchande. Cette valeur varie cependant selon les différents endroits du pont, là où les gens seront le plus attirés… dans ces cas, les investisseurs auront besoin qu’on leur montre les usages proposés, les liens avec chaque rive et comment les usagers leur fourniront un revenu suffisant. Le succès de Coven Garden à Londres et d’autres cas similaires démontrent la possibilité d’un tel schéma. Peut-il être réalisé ici ?
Dans le cas des restaurants et commerces, les loyers payés par les commerçants fourniraient une entrée d’argent suffisante pour que les investisseurs puissent payer une partie du capital. La valeur foncière n’est pas compliquée à calculer indique KPMG, qui affirme que les niveaux de loyers et d’investissements sont favorables. La société KPMG explique que le capital généré par les investissements couvriraient aisément le coût global du pont et créerait même des surplus qui pourraient alors être utilisés pour la création des musées et des galeries. Ces dernières ne profitant pas d’un auto-financement seraient sans doute aidées par d’autres initiatives.
Le succès du pont ne dépend que de l’endroit où il sera construit. Les principes fondamentaux sont l’intégration et la coordination, ainsi que le développement des échanges.
Au lieu de partir des problèmes physiques et financiers, et d’espérer que l’activité sur le pont sera un succès, nous devrions partir en premier de l’activité. Imaginons une place sur la Tamise, son bruit et ses mouvements, les vues sur l’est et l’ouest, les marchants, les touristes, les passants et les gens qui travaillent aux alentours. Partons de cette communauté vivante, alors les problèmes physiques et financiers peuvent entrer en jeu. Le succès des communautés passe par le succès du commerce certes, mais le succès du commerce concourre à créer le succès d’une ville.

3] Exhumer de notre oubli. En tirer les potentialités.


On ne peut pas se résigner à voir les villes européennes continuer à se développer sur la base d’idéologies et de pratiques formulées il y a un demi-siècle, ayant plus souvent gravement altéré notre environnement urbain et nos modes de vie dans la cité. Il faut donc rechercher des alternatives plus sensibles, plus complexes et plus créatives afin de promouvoir des projets plus dynamiques et plus polyvalents, où la priorité serait accordée à un pluralisme des fonctions urbaines et à une nouvelle convivialité urbaine. Parmi diverses solutions à ce problème, le pont habité constitue une des hypothèses à explorer sérieusement et sans à priori. Il ne s’agit pas de copier un modèle historique, mais de s’inspirer de son esprit et de sa dynamique.
Le temps est désormais venu de les exhumer de notre oubli, d’en comprendre la logique, d’en apprécier les qualités ou les potentialités, et finalement d’en imaginer de nouvelles applications susceptibles de remédier aux déficiences et aux dysfonctionnements de la ville contemporaine.

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arthur gential diplome d'architetcure, un pont habité à new york