Introduction
  Les Ponts
  Les Ponts Habités
  Projets du 3è Millénaire
  Le pont habité vers un élément de projet urbain ?
  Conclusion
  Bibliographie
 
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Les Ponts Habités
 

4] Les arguments qui ont participés au succès du genre.


“Comme jonction à un point de rupture, Telle une voie de continuité dans la discontinuité, le pont est plein de significations implicites. Le pont évite toutes ruptures, toute séparation, tout isolement, l'irréparable, les pertes, la ségrégation, l'abandon. Construire des ponts a autant d'importance dans le domaine psychologique que dans le monde réel. Le pont est un symbole de confiance et de sécurité. C'est en même temps un moyen de communication et un élément d'union.“
Autrefois le pont concourrait à resserrer les liens entre citoyens d’un même territoire urbain. Les habitants, les commerçants, en particulier, ont pris très vite possession des lieux, le pont étant, la plupart du temps, le passage obligatoire pour entrer dans la ville.
Des rapports sociaux serrés s’y sont créés en milieu restreint. Le site urbain était marqué ; un élément de la communication urbaine était installé là où la volonté de communiquer se manifesta et se développa par la suite.


4.1 ] Un lieu urbain “exceptionnel“ et privilégié


Le pont peut-être définit avant tout comme le prolongement de la rue. Au cours de l’histoire, les rues se sont fondues en des ponts qui recevaient sur leurs flancs les maisons et les échoppes, et tout suivi une règle logique, celle du développement d’une “exception“. Les hommes et les animaux, les enseignes, les métiers, ceux qui choisissaient et qui se laissaient choisir, ils étaient tous là pour habiter, pour commercer, pour embellir, pour détruire et pour enfin tout faire disparaître dans les flammes de la salubrité bourgeoise. Il y avait sur ces ponts une densité d’événements, une vie urbaine intense. Au XVIè siècle, le pont devenait un véritable centre commercial, les marchandises les plus diverses s’y étant installées.
La vie que les ponts habités ont engendrée tout au long de leur existence n’a été ni intégrée, ni marginale, à la vie urbaine proprement dite mais “exceptionnelle“ par rapport à celle-ci parce que la nature du lieu est telle. Savoir si les cordonniers et les joailliers et les habitants du Pont Notre-Dame et du Pont Neuf s’étaient groupés, parce que former une communauté à l’aide d’un élément de passage et sur le sol, qui au demeurant n’était pas un “terrain“, était un jeu qui valait la peine d’être joué. Le plus important est le profil social, le mécanisme social urbain, et la dynamique sociale urbaine qu’engendre ce type de groupement.
Dans la régularité du tissu urbain étriqué des XIIIè et XIVè siècles, le pont habité constitue en soi un territoire privilégié. Son habilité est meilleure car, malgré son exposition au vent, une double orientation permet un ensoleillement continu ; l’eau constitue un élément singulier et même si certaines crues sont menaçantes, habiter un pont est en soi un privilège. Il est important de noter qu’il se forme sur chaque pont une cellule sociale autonome qui, sans fonctionner en vase clos, devient à la fois une force économique, commerciale, d’échange mais aussi politique importante ; le pont habité constitue aussi un élément essentiel de la défense d’une ville.


4.2 ] Un lieu de regroupement et d’échanges


Il est permis de parler, à propos des ponts habités “d’espace social“ car, à la différence des rues spécialisées, la communauté qui s’établit est liée à la nature de l’espace physique, à sa spécificité dans la cité.
Les gens y habitant se singularisaient par rapport aux autres par leur attitude de citoyens formant une communauté véritable. À Paris comme à Londres, c’est cette notion de singularité qu’assument les habitants des ponts très riches de contacts, d’échanges, de communications qui se laissent regarder par les autres, parce que “en travers“ du déroulement du paysage urbain.
Une certitude existe, les ponts habités furent à Paris, en particulier, jusqu’à leur destruction, les lieux urbains les plus animés, les plus denses, ceux aussi où de formèrent des communautés très diverses. La notion de communauté provenait non seulement du groupement de familles ayant les mêmes métiers ou les mêmes intérêts matériels mais aussi du fait urbanistique et architectural. Le pont est un lieu de passage, le pont habité se voit conférer des fonctions supplémentaires et simultanément complémentaires : loger et produire. Viennent s’y greffer des fonctions de loisirs urbains, des faits divers qui, suivant les jours, suivant les heures, suivant les saisons, suscitent des animations diverses mais toujours “denses“. Cette notion de densité physique est importante car le pont a des limites au-delà desquelles l’événement ne peut plus avoir lieu.


4.3 ] Un sol artificiel


Ce qui est très important dans l’ordre de cet élément urbain essentiel de la structure urbaine qu’est le pont, c’est que le territoire urbain qu’il forme n’est pas “terre“, il est bâti et déterminé physiquement ; de ce fait il crée artificiellement un territoire urbain qui n’existait pas. Il devient une réalité urbaine et joue dans le contexte général de la ville, un rôle prépondérant. Il faut spécifier avec force l’importance capitale dans le contexte ancien de la notion de territoire sol-artificiel.
Ayant ses limites décidées, ayant un contenu décidé, déterminé, ayant une structure et une “mécanique“ urbaine intégrée dans le concept même du pont habité, cet outil urbain original qui se différencie fondamentalement du reste de la morphologie urbaine mène à une véritable autogestion urbaine.
Le pont habité se détermine lui-même, dans le temps et dans l’espace et offre dès maintenant un champ d’expérience pour l’autogestion urbaine. Tous les récits concordent à démontrer la particularité de ces territoires, leur importance économique et sociale, politique aussi.

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